A Faverney, entre la rivière (la Lanterne) et l’ancien « canal des moines », on travaille le cuir dès le 19e siècle. Transmise de génération en génération, la tannerie Neveux emploie près de 30 personnes en 1901. Elle n'en compte plus qu'une dizaine quand elle redémarre au début des années 30, reprise par MM. René Ligier et Maurice Gerdil.
Le tannage des peaux de bêtes est une opération longue se décomposant en de nombreuses opérations qu’il est possible de regrouper en trois phases : la préparation des peaux dite « travail de rivière » (d’où l’intérêt de la proximité de l’eau) ; le tannage proprement dit (transformation de la peau en cuir) et le corroyage qui assure au cuir une finition (souplesse, résistance…) adaptée à sa destination.
La tannerie Ligier-Gerdil connaît un développement favorable jusqu’aux années 50, époque où elle commence à subir la concurrence d’autres matériaux (caoutchouc puis, et surtout, matières plastiques). Elle cesse son activité au début des années 60. Ses locaux abritent un temps d’autres petites entreprises (fabrication de mobilier tubulaire, de porte-clefs en matière plastique) mais dès les années 70, ils sont abandonnés puis démolis. Ne restent sur le site (accessible par le porche de l’ancien moulin) que quelques bâtiments dont une partie transformée en maison d’habitation.
Source : Jacques MOURANT, La tannerie de Faverney, in Haute Saône Salsa, n°83 - juillet-septembre 2011