Samedi 24 mai 16
C'est la veille de Pentecôte, les religieux préparent un reposoir dans l'église abbatiale, près de la grille du chœur, du côté de l'évangile. Aux vêpres de ce samedi, le prieur y dépose solennellement le reliquaire ostensoir contenant un doigt de Sainte-Agathe dans un tube de cristal... et au-dessus, dans une lunule d'argent, deux hosties consacrées à la messe du matin. Sur la table, le sacristain place deux lampes de verre allumées et deux chandeliers d'étain.
Dimanche de Pentecôte
Toute la journée, les fidèles viennent en nombre pour l'adoration du Saint-Sacrement. Après l'office du soir, les religieux ferment l'église et se retirent. Deux veilleuses à huile restent allumées pour la nuit...
Lundi matin
Dom Jean Garnier, prêtre sacristain ouvre les portes de l'église... Il la trouve remplie de fumée... A l'emplacement du reposoir, ne reste qu'un tas de cendres d'où émergent quelques débris calcinés ! Alertés, moines et habitants de Faverney accourent à l'église... Ils fouillent l'amas de cendres à la recherche de quelques vestiges de l'ostensoir. Soudain, frère Antoine Hudelot lève les yeux... Il aperçoit l'ostensoir, à l'endroit même où il avait été exposé ! L'ostensoir se trouve comme suspendu... Immobile dans l'espace, et légèrement incliné. Dès lors, une foule de plus en plus nombreuse se presse vers l'abbatiale. On vient de Faverney, des villages voisins... de partout ! Le reste de la journée et la nuit suivante se passent en prières, louanges, prosternations...
Mardi 27 mai
Alors que Nicolas Aubry, curé de Menoux célèbre la messe, l'ostensoir se redresse puis, de lui-même, "se coule doucement" et se pose sur le corporal "tout aussi proprement que s'il y fût révèremment posé par un homme d'église".
Ainsi, après 33 heures, devant une foule évaluée par un témoin à plus d'un millier de personnes, le prodigieux miracle prend fin de façon aussi extraordinaire qu'il avait débuté...